SUBREALITE
DE LA
SCULPTURE
(Sculpture et ondes de forme)
ed-13 / Décembre
2005
A
Shelomo SELINGER mon ami et maître spirituel
A
François TARD pour ton Manifeste SuBréaliste
et Christian
BOBIN pour tes écrits lumineux
Préambule
Ce petit mémoire traitait à l’origine de Sculpture et d’ondes de forme ; il s’est étoffé et enrichi d’année en année, version après version, jusqu’en devenir décousu...
C’est au hasard d’une réunion artistique au sein du Centre Culturel Christiane PEUGEOT (Il n’y a pas de hasard il n’y a que des rendez-vous disait l’empereur Adrien) que je découvrit le Manifeste du SuBréalisme de François TARD, poète, écrivain, polytechnicien, architecte et plasticien, ainsi que le mouvement qui en découle.
Ce fût une révélation pour ce petit mémoire, lui apportant le fil conducteur, le cadre ou le socle qui lui manquait.
Ainsi, ce présent ouvrage de Sculpteur se montre comme la première pierre d’un édifice plus ambitieux : « La SuBréalité de l’Art » que le Peintre, le Poète, le Musicien et l’Architecte, chapitre après Chapitre, ne manqueront pas, un jour de nous révéler.
Artistes
à vos plumes !
Photo-Rush André Heimler
1 - INTRODUCTION
2 - SUBREALITE DES VIBRATIONS ET ONDES DE FORMES
3 - PRINCIPE DE CREATION ARTISTIQUE
4 - SPIRALE DE L'EMISSION RECEPTION D'ONDES POSITIVES
4 - 1- ELOGE DU TOUCHER ET DE LA CARESSE
4 -2 - L'ADORATION DES IDOLES ET L'IMAGE
5 -1 - LA TAILLE DIRECTE
5 -2 - LA SCULPTURE ACADEMIQUE
5 -3 - COPIE ET MISE AU POINT
6 - DE L'ARCHITECTURE
6-1- LES AFFRES DE LA COMMANDE MONUMENTALE
7 - PRIMAUTE DES ARTS
8 - L'HISTOIRE DE IMAGIERS
9 - SUBREALITE EMOTIVE D’UNE ŒUVRE D’ART
10 - DE L’HEDONISME AU SPIRITUEL
11 - CONCLUSION
ANNEXE 1
- PROCESSUS DE CREATION D'UNE SCULPTURE
ANNEXE 2
- LA MISE AU POINT A LA MACHINE (POINTOMETRE)
ANNEXE 3
LES DIX GEANTS DE LA SCULPTURE
1
- INTRODUCTION
Ce petit exposé n'a pas pour but de rivaliser avec les excellents ouvrages traitant de l'histoire de la sculpture et analysés par de non moins excellents critiques d'Art, ni encore moins d'initier à la géobiologie : (étude du magnétisme cosmo- telluriques et des émissions dues aux ondes de formes). Il a juste l'ambition de donner la SuBréalité d'un sculpteur, sur son domaine de création, sa conception mystique du plaisir de la sculpture et plus particulièrement de la taille.
"Le SuBréalisme
évoque ce qu'il y a sous les apparences de la réalité
telle qu'elle se présente à nos sens.
C'est un
mouvement de l'esprit, faisant appel à la raison autant qu'à
l'intuition et au rêve, qui élargit notre conscience de la
réalité phénoménale en lui restituant les éléments
de son arrière-plan invisible, pour nous amener à une meilleure
appréhension du réel."
François
TARD
En sculpture, c'est l'aspect vibratoire de la matière, l'énergie emmagasinée par la pierre pendant la taille et enfin les ondes de forme générées par la statue dans l'espace qui constitue la SuBréalité de la sculpture.
Le raccourci (simplification des formes pour renforcer le message ou l'onde de forme) est une méthode utilisée dès l'aube de l'humanité : vénus primitives - Venus de Lespugue et plus tard, sculpture romane. De nouveau abondamment utilisé dans l'art du 20ème siècle, Brancusi nous précisait :
"Cette simplification n'est pas le bût dans l'art. On y arrive malgré soi en voulant faire des choses réelles qui ne soient pas la carcasse que nous voyons, mais ce qu'elle nous cache."
Il nous indique que le raccourci ou la simplification des formes n'est pas une fin esthétique en soi, mais que la vibration et l'onde de forme génératrice d'émotion SuBréaliste est l'essentiel de sa recherche.
"Ils sont
fous, ceux qui considèrent mes oeuvres comme abstraites (...). Ce
qu'ils considèrent comme abstrait est tout ce qu'il y a de plus
réaliste, car le réel ne signifie pas la forme extérieure,
mais l'idée, l'essence des choses."
Commençons par ce que les pierreux ou sculpteurs de taille directe appellent par Sculpture :
" J'entends par sculpture celle que l'on fait en ôtant (la taille), celle que l'on fait en ajoutant (le modelage) est semblable à la peinture "
MICHEL-ANGE
Cette définition
n'est nullement un jugement de valeur, mais la conception de la sculpture
du divin Maître.
Créant dans
le même sillon, je reprends bien volontiers celle-ci à mon
compte, tout en reconnaissant qu'il n'y a pas de techniques ou de matériaux
supérieurs à un autre, seul importe l'émotion et la
poésie des formes. Ainsi le Persée de Cellini (bronze) n'a
rien à envier au David du Grand Michel Angelo (marbre).
Ceci posé, les matériaux nobles ennoblissent la sculpture et ceux là même qui en préconisaient l'abandon, auréolés par le succès, assurent maintenant la pérennité et la diffusion de leurs oeuvres par la duplication d'épreuves en bronze.
Quant à la technique
du sculpteur, elle n'est pas indispensable pour créer une pièce
de compilation (assemblage), mais il est essentiel d'être poète
pour échapper au "bric et broc" et en faire une oeuvre sensible
et onirique, vecteur de SuBréalité émotionnelle.
Pour revenir à
mon domaine de prédilection, je citerai en guise d'entrée
en matière
un extrait de ma lettre
d'accompagnement adressée à BEN, le 19-07-1994, pour
l'édition 2.
"Tu trouveras ci-joint
un petit mémo sur ma vision mystique de la sculpture ainsi qu'un
petit poème.
Non, je n'ai aucune prétention
littéraire, juste la sincérité :
Qui pourra dire mon plaisir
de la taille directe si ce n'est moi ? Qui pourra dire la mystique du coup
de massette qui sonne dans le marbre comme un battement de coeur :
- Premier temps, la massette
se pose sur la tête de la broche, c'est le temps pour
l'esprit et la vision
virtuelle de l 'oeuvre ;
- Deuxième temps, la percussion, ou plaisir de pénétration, libération d'énergie vitale qui peu à peu délivre l'oeuvre en la chargeant de mes vibrations.
Je vibre au rythme de ces TI-TAA, TI-TAA, TI-TAA, ... pulsations primitives que l'on retrouve dans la musique et qui fait dire au Talmud :
" Il est
des pierres qui ont un coeur humain et des hommes qui ont un coeur de pierre."
Tout n'est-il point une
histoire de vibrations....
La taille
Qu'il est
fascinant le bloc de pierre
qui renferme
cette sculpture virtuelle et fière,
que la
violence des chocs
libère
peu à peu du roc.
Emergeant
du fond de mon délire
en pulsions
de caresses et de désirs.
Sans jamais
la vaincre ni l'humilier,
sans l'affadir
par un labeur routinier.
De coups
de coeur en coup de massette,
la pénétrer,
facette après facette.
Frénétique
et ruisselant d'ardeur,
oublier
mes bras lourds de douleurs.
Transmuter
l'onde de force en forme idole,
de vibrations
en résonances paraboles.
Que le
marbre mêle sa secrète odeur
à
mon souffle, sa poussière à ma sueur,
en charnelle
union d'ombre et lumière,
de l'humble
sculpteur, de l'éternelle matière. "
Photo-Rush André Heimler
2
- SUBREALITE DES VIBRATIONS ET
ONDES DE FORMES
La suBréalité
des ondes de forme n'est pas une vue de l'esprit pour preuve cette limpide
définition du génial et clairvoyant Léonard :
"Comme
la pierre lancée dans l'eau devient le centre et la cause de cercles,
comme le son dans l'air se propage circulairement, de même se déploie
en cercles tout corps placé dans l'air lumineux, en emplissant les
parties (d'air) environnantes d'une infinité de ses images ; ...."
Léonard
de Vinci
Les matériaux utilisés
dans la construction des temples bouddhiques traditionnels ou modernes
sont la pierre, le marbre, le bois seuls capables, selon
les moines bouddhistes, d'absorber et d'emmagasiner les vibrations humaines....
Jusqu'à l'invention
du béton (matériau neutre), il en allait de même pour
les cathédrales, églises, synagogues, mosquées...
Il suffit de pénétrer
dans ces lieux traditionnels de prières pour ressentir la SuBréalité
émotive, la ferveur emmagasinée par les pierres : C'est ce
que la géobiologie définie par "mémoire des murs".
Pour s'en convaincre
et en dehors de toutes croyances, les septiques n'auront qu'à
visiter le choeur de Notre Dame de Paris un des hauts lieux vibratoires
avec les menhirs de Carnac.
Inconsciemment l'homme
fuit d'instinct les lieux dégageant de mauvaises vibrations. Il
suffit de constater la déroute de certaines galeries marchandes
situées dans des endroits théoriquement très favorables.
Deux exemples à Paris, que tout un chacun pourra vérifier
me viennent à l'esprit : Galerie de l'horloge en face du
centre G. Pompidou et la Galerie du Rond Point : 3 entrées
-sur l'avenue des Champs Elysée, -sur le rond point, et sur l'avenue
Franklin Roosevelt. Deux espaces de rêves commerciaux et de fortunes
que beaucoup s'arrachaient il y a 20 ans....
Rêves devenus cauchemars
incompréhensibles pour le cartésien. Rien y a fait,
ni les divers commerces successifs, les marques et produits prestigieux...
La Galerie de l'Horloge a été abandonnée par
tous les commerces pendant plusieurs lustres laissant place à un
vaste ensemble qui a été racheté d'un seul tenant
puis transformé en un très important espace de bricolage
et matériaux, seul commerce possible dans cet endroit car le client
n'y vient pas par plaisir, mais par nécessité économique.
La Galerie du Rond Point est aujourd'hui quasi désertée.
Ainsi chacun pourra
vérifier par lui-même que certaines demeures dégagent
un bien-être ou au contraire un malaise sans que l'on puisse attribuer
ce phénomène à une cause objective, tel que
l'architecture du lieu, la décoration.
Fiez-vous à votre
intuition, les recherches vous confirmeront avec étonnement
que tel hôtel particulier que vous sentez mal, a servi par un hasard
de l'histoire de lieu de souffrances dont tous les murs sont chargés
en ondes nocives.
Il en sera ainsi des
abattoirs désaffectés, prisons, camps d'internements etc...
A l'inverse le bâtiment voisin au style tout à fait similaire dégage une euphorie communicative, enquête réalisée il fût jadis un lieu de plaisir, de fêtes, chargé d'ondes positives.
L'exemple le plus commun, que tout le monde peut vérifier est la chambre d'hôtel : la décoration ringarde de ces chambres rendez-vous d'amoureux n'empêche nullement que l'on sente dans ces lieux une SuBréalité imprégnés de chaleur, d'ondes de vie....
On en imagine sans mal
la raison.
3 - PRINCIPE DE CREATION ARTISTIQUE
Nous citerons HEGEL "Rien de grand dans ce monde ne s'est fait sans passion."
C'est en taillant que
le sculpteur vibre et fait vibrer la matière. Il transmet à
celle-ci des ondes de chocs, ondes de plaisir très proche de l'acte
d'amour. Moments intenses de création où la matière
devient l'amante du sculpteur et retrouve une parcelle du Big bang originel
en exhalant son odeur charnelle.
Plus la création
est profonde et sincère, et plus fort l'émission et l'absorption
d'ondes positives par la pierre est important.
C'est l'archet qui fait
vibrer les cordes du violon, c'est la pointe et la percussion de la massette
qui fait vibrer la pierre.
"Il semble
inconcevable, et il est simple, qu’un bloc de pierre informe, travaillé
par des mains amoureuses, devienne une onde spirituelle, un frémissement
infini d’impondérables vibrations, un jeu de nuances à peine
sensibles qui répande sur son étendue entière les
commandements de ses profondeurs muettes, ou que ce même bloc,
travaillé par des mains viles, disperse sa splendeur de masse en
des gestes disloqués, perde la qualité vivante de sa densité
et de sa couleur naturelle et devienne incolore et creux, même si
ces mains le peignent, même si elles s’acharnent à en accroître
le poids."
Elie
Faure « L’esprit des formes 2 »
Ainsi la SuBréalité de la vision virtuelle de l'oeuvre du sculpteur, se mémorise en onde de forme dans le bloc dès la première ébauche.
A cet instant précis
le spectateur a l'impression de "voir" mentalement la
sculpture terminée alors que c'est l'onde de forme renforcée
du phénomène " mémoire des murs" qu'il
perçoit.
C'est le secret du non
finito.
En parfaite harmonie avec
les principes de la Bio-architecture les sculpteurs utilisent d'instinct
pour forme générale de leurs statues, les lignes convexes
qui dégagent des ondes positives, et, proscrivent les
oeuvres à prédominance concaves génératrices
de rayonnements perturbateurs et réfractaires au touché.
Le malaise est d'autant
plus grand en architecture que les volumes mis en oeuvre sont plus importants.
La construction de bâtiments à forme concave
: ( * : arc de cercle vue horizontalement de l'intérieur,
est hélas, très en vogue depuis Le Corbusier et sa chapelle
Notre-Dame-du-haut à Ronchamp ; chef d 'oeuvre
conceptuel, qui laisse une impression de vertige du fait que le regard
ne parvient pas à jauger la profondeur horizontale et fuyante
du bâtiment.
L'effet produit
par les voûtes des églises est diamétralement
opposé, représentation de la sphère
céleste, elles sont vues verticalement, de bas en haut, augmentant
leurs hauteurs apparentes, ce qui participe à l'élévation
spirituelle de l'édifice, l'ouvrant vers
la SuBréalité de l'immensité
du ciel et du paradis.
4 - SPIRALE DE L'EMISSION RECEPTION D'ONDES POSITIVES
La sculpture terminée un rayonnement d'ondes de forme renforce les émissions d'ondes bénéfiques imprégnées par la statue lors de sa taille. Ce magnétisme qui constitue une part importante de la SuBréalité de l'oeuvre, invite au touché‚ à la caresse.
4 - 1- ELOGE DU TOUCHER ET DE LA CARESSE
La sculpture en ronde bosse s’appréhende mal par la vision. Elle s’inscrit dans une infinité d’angles de vue et de profils.
En tournant autour, nous
ne pouvons synthétiser l’ensemble. Le don du sculpteur de taille
directe est de saisir mentalement toutes les projections de ce volume dans
l’espace et toutes les facettes que composent une sculpture.
Ainsi "voyait" jadis
le dessinateur projeteur, "savoir voir" aboli de nos jours par les
images virtuelles de synthèse en trois dimensions.
Ce "voir absolu" de sculpteur
est semblable au don de "l’oreille absolue" pour le musicien. Chacun peu
s’en faire une idée grâce à la technologie informatique
moderne.
Sans cette faculté
mentale, le volume semble insaisissable, la vision binoculaire est
insuffisante et réduit le spectateur, à une semi cécité.
Seul le toucher peut palier à ce manque tel une canne pour l’aveugle
il compense ce don du ciel par la saisie du volume à bras le corps
comme le font souvent les enfants.
Giacometti ne possédait pas cette « double vue, virtuelle » ce qui est un handicape pour un sculpteur, il en fit une démarche plastique personnelle qui détermina la personnalité de son œuvre et son géni.
«
Si je vous regarde en face, j’oublie le profil. Si je regarde le profil,
j’oublie la face. Tout devient discontinu. Le fait est là. Je n’arrive
plus à saisir l’ensemble. »
Alberto
Giacometti Entretien avec André Parnaud
C’est la raison essentielle
pour laquelle ses sculptures n’ont pas ou peu de volume, elles sont réduites
à l’armature, à l’essentiel.
Purement visuelle,
le toucher est inutile pour les appréhender, elle n’engage
pas à la caresse. Elles sont tout à fait énigmatiques
pour les non voyants qui n'ont que le toucher pour les découvrir.
Les sculpteurs travaillant
le bois (boiseux), la pierre (pierreux) caresse leur sculpture tout au
long de leur élaboration.
Par nécessité
et plaisir sensuel tant au cours de la taille que du long polissage, l’œuvre,
est toute imprégnée de chaleur de la main au travail que
d'onde de vie.
Dans les Musées,
les enfants sont portés naturellement à toucher les sculptures
tant pour saisir leur volume que pour le plaisir sensuel de découvrir
la matière, la douceur du poli, que de sentir leur Subréalité
magnétique.
C’est une grande frustration
de leur interdire ce plaisir, frustration semblable à l’interdiction
de toucher à leur intimité.
« C’est pas beau
de toucher…. »
Les adultes eux même
sont souvent pris en flagrant délit par les gardiens de Musée
pour les même reproches.
L’enfant frustré
produira un amateur de sculpture frustré, l’empêchant
de passer à l’acte malgré le désir de s’offrir une
oeuvre d’un sculpteur vivant ; il y renonce pour une raison qu’il ne saisit
pas lui-même mais qui pourrait se traduire ainsi :
« Si je ne puis
toucher à cette sculpture, autant m’offrir une toile.»
Pourtant c’est véritablement un non-sens, les sculptures en matière non périssables comme la pierre, le marbre, le granit, le bois s'enrichissent des caresses et des vibrations humaines transmises en directe dans la matière. Elles en deviennent rayonnantes de SuBréalité émotive.
Faire l’amalgame avec
l'usure d'une marche en marbre sur laquelle pèsent plusieurs dizaines
de kilos au centimètre carré et une caresse, tiens
du fantasme de conservateur.
Touché ou pas
touché le marbre blanc se salit inévitablement. Il demande
un coup d’éponge une fois par an pour redonner au marbre la brillance
de tous ses cristaux.
Comme la majorité
des pierreux, Brancusi ne concevait la sculpture que comme génératrice
d'ondes positives et source de joie.
"L'art
ne devrait être que de la joie.
Il ne doit
pas nous faire sentir notre petitesse, mais nous aider à découvrir
le miracle de la vie."
C'est le secret
des totems et des idoles, le plaisir émotionnel du croyant qui réceptionne
ces ondes bénéfiques, en génèrent à
son tour avec ferveur vers la statue, elles viennent s'additionner
à celles du sculpteur, c'est la spirale de l'incantation et
de l'adoration de l'idole.
4 -2 - L'ADORATION DES IDOLES ET L'IMAGE
La SuBréalité
de l'adoration de l'idole résulte de l'accumulation d'ondes positives
par la statue :
Ferveur du prêtre
sculpteur investi par une mission sacré, représenter
la divinité.
Passion de la taille
qui imprègne la statue, de l'équarrissage du bloc jusqu'au
polissage.
"Le mot
foi est le nom religieux que nous donnons à l’énergie."
E. Faure
L’art médiéval
Ondes de forme de l'idole
renforcées par une implantation de l'oeuvre dans un lieu aux ondes
telluriques et cosmiques favorables.
Charge émotionnelle
intense ressentie et entretenue par la dévotion, multipliée
par le nombre d'adorateurs qui à leur tour imprègnent
l'idole qui devient alors rayonnante.
C'est pour cette raison que la bible vectrice du monothéisme condamne la représentation de l'image. (2 premiers commandements exode 20)
1 " Tu n'auras
point d'autre Dieu que moi.
2 " Tu
ne feras point d'idole, ni une image quelconque de ce qui est en haut dans
le ciel, ou en bas sur terre, ou dans les eaux au-dessous de la terre.
Tu ne te prosterneras point devant elles, tu ne les adoreras point."
Il s'agit bien ici de lutter contre l'effet exponentiel de l'attirance qu'engendrent les idoles sculptées ou peintes se référant aux éléments primordiaux divinisés dans le culte égyptien contemporains aux dix commandements :
-dieu Râ, le soleil ; la déesse Nout, le ciel ; dieu Geb, la terre, Osiris, déesse du Nil ; etc....
"L’art ne
paraît jamais avoir atteint des cimes comparables à celles
qu’il a gravies, d’un seul élan presque toujours, de concert avec
la religion alors confondue avec lui d’une façon si étroite
qu’il est impossible de séparer l’une de l’autre sans anéantir
l’une et l’autre du même coup."
Elie Faure
« L’esprit des formes 2 »
Pour combattre l'armée de divinités païennes dont la liste exhaustive était très difficile à élaborer, il était plus simple pour les prêtres de l'époque biblique, de condamner son vecteur, l'image.
Depuis l'avènement du monothéisme, cette interdiction n'a plus de raison d'être, d'autant plus que l'image, dans sa fonction artistique de support religieux n'est pas prohibée dans la bible, la construction du temple de Salomon en apporte la preuve.
(1, roi,
6, 23-29) " On fit pour le débir * deux chérubins en bois
d'olivier haut chacun de dix coudés. On plaça les chérubins
au milieu de l'enceinte intérieure, les ailes déployées,
de manière que l'aile d'un chérubin touchait le mur,
celle du second chérubin le mur opposé, et que leurs autres
ailes se touchaient aile à aile au milieu de l'enceinte. ... on
couvrit d'or les chérubins.
Sur tous
les murs de la maison, on tailla, dans le pourtour, des figures sculptées
de chérubins, de palmes et de fleurs épanouies, à
l'intérieur comme dehors."
Cette description du *
choeur du temple, édifié pour recevoir l'Arche
d'Alliance de l'Eternel, est reprise dans le passage suivant :
(II
Chroniques 3, 7 - 10 ) " .. et il tailla dans les murs des figures
de chérubins. Il fit dans l'enceinte du Saint des Saints deux chérubins
artistiquement sculptés qu'on recouvrit d'or."
La vision du temple d'Ezéchiel nous précise clairement la conception plastique artistique du sculpteur, à la fois figurative, symbolique, chimérique voir surréaliste des chérubins.
(Ezéchiel, 41, 18) "On avait sculpté des chérubins et des palmes, une palme entre deux chérubins, et les chérubins avaient deux faces : il y avait une face d'Homme vers la palme d'un coté et une face de lion vers la palme de l'autre coté."
Salomon et la reine de Saba
pierre 37x30x13 cm
Collection particulière
On peut vérifier
ici que lorsque la Sculpture n'est pas la cristallisation du Polythéisme
elle n'est pas bannie mais au contraire admise dans le sanctuaire le plus
sacré, dans sa SuBréalité
positive, complément ornemental et décoratif au sens
noble du terme, de l'architecture d'une part, et dans sa fonction artistique,
émotionnelle et transcendantale du message Divin.
Laissons nous conduire
par un initié sur ces supports de la méditation et
la prière.
"...Les
pierres sont à la fois mémoire, vie et continuité
du cosmos. Inaltérables et fortes, elles peuvent nous aider à
vibrer en communion avec lui...
Contempler
une statue d'Ange ou une image d'Ange. Sans introduire dans cet acte aucune
superstition, mais simplement pour matérialiser votre rencontre,
votre dialogue..."
Jean-Charles
de Castelbajac
Les anges
et toi - édition Michel Lafon.
L'oeuvre d'art "habitée et chargée" est une variante du totem, tout aussi émotif et intellectualisé pour le collectionneur. Le phénomène est plus subtil et moins violent car plus esthétique, mais toujours aussi bénéfique pour le lieu ou la demeure qui les reçoit : Elle en devient plus chaleureuse, plus vivante. L'accumulation d'ondes positives tempère tout ce que ce lieu peut contenir de négatifs ou de néfastes. Exception faite des rares oeuvres crées dans l'angoisse et chargées de douleur. Souvent agressives et fortes, elles sont difficiles à supporter au quotidien.
Cette sensation est encore
plus perceptible dans une Galerie d'Art, non pas ces lieux trop nombreux
loueur de murs où ces espaces fastueux, officines de marchands du
temple, spéculateurs d'art.
Non ! Je parle ici de
ces rares galeries, royaume de l'Art où le galeriste, forte personnalité
à la sensibilité d'exception, choisit les oeuvres,
coordonne leur SuBréalité par une mise
en scène appropriée, s'investit à travers elles, communique
son plaisir à l'amateur.
On sent dans ces lieux une accumulation d'ondes bénéfiques révélée par la communion des passions créatives des artistes et leur mise en oeuvre spatiale, homogénéité de choix du galeriste ou contrôle de polarité des champs poétiques qui engendre une joie contemplative tout à fait jouissive.
Introduit par le galeriste
dans le rite initiatique de l'Art, le collectionneur en acquérant
l'oeuvre, entre dans la spirale du plaisir que l'émission
réception d'ondes émotives lui apporte. Il sait faire
la différence entre une oeuvre forte et puissante et une oeuvre
esthétiquement jolie techniquement bien faite mais fade et
chargée d'ondes de labeur sans passion.
5-1 - LA TAILLE DIRECTE
La taille directe est une conception directe, elle enlève au créateur toutes possibilités de déléguer totalement la réalisation de son oeuvre en d'autres mains.
"La taille
directe trouve la forme par élimination de l’informe."
Bachelard
Bernin le Mozart de la
sculpture réalisait le tour de force d'utiliser la taille directe
pour sculpter ses portraits.
Le témoignage
de Chantelou pour l'exécution du buste de Louis XIV nous le confirme.
Quand celui-ci lui demanda
pourquoi ses dessins préparatoires et son esquisse en terre n'étaient
pas plus fouillés, Bernin lui répondit :
"Je ne
m'en sers que pour rafraîchir ma mémoire, si je les poussai
plus loin, je n'arriverai à sculpter dans le marbre qu'une copie
au lieu d'un original"
Approche pure et unique de la création originale, tout en tension, concentration, union avec la matière, qui vibre à chaque coup de massette.
La Double
percussion :
Secret mystique de la
double percussion, tel les battements de coeur ou la respiration
:
un coup faible c'est
l'inspiration, suivi d'un coup fort, l'expiration ou expulsion d'énergie
vitale vers la matière. TI-TAA, TI-TAA, TI-TAA... C'est la frappe
ancestrale du forgeron qui fait chanter l'acier sur l'enclume et battre
le coeur de nos campagnes de ses sonores pulsations.
Pour éclairer mon
propos je citerais ce texte poétique que j'ai eu le bonheur de légèrement
transcrire pour la Taille.
Preuve que la
sculpture est une forme d'écriture ou plutôt une écriture
sensible des formes.
"Celui qui
sculpte est séparé de toute société,
et d'abord
de celle qu'il forme avec soi.
C'est d'un
même mouvement qu'il s'efface
dans
le jour, et que le ciel s'avance sur le
bloc.
Le coup de massette, c'est le rythme.
Le
rythme c'est le souffle, et le souffle c'est
l'âme
non entravée dans sa capacité de jouir.
Allant
et venant. Inspirant, expirant."
"Cette phrase reprend, avec quelques légères
entailles,
(sculpter
remplace écrire, "bloc" vaut pour page et "coup de massette"
pour phrase)."
un extrait de
" Lettres d'or "
de Christian BOBIN
avec son amicale
autorisation.
Photo-Rush André Heimler
C'est le secret
des entailleurs d'images que je perpétue avec certains compagnons.
C'est pourquoi, nous refusons toute mécanisation de la taille:
Que voulez-vous qu'un
compresseur, un tour, une scie diamantée transmettent comme vibration
à la pierre ? : Productivité - rentabilité -rigueur
- froideur.....
«
Le temps ne respecte pas ce que l’on fait sans lui »
Lao-Tseu.
Prendre le temps de sculpter sans se préoccuper des contraintes calendaire est un luxe qu’il faut se donner pour faire parler la pierre, matière intemporelle.
Le poète synthétise ce parallèle du sens de la vie et de son signifiant matérialisé dans l’âme et du sens de l’art ici matérialisé par la passion du sculpteur dans sa quête mystique du chef-d’œuvre.
"La vie.
Elle est si loin, elle est si proche. Elle est en nous comme la figure
dans la pierre de taille. Il faut les coups du sculpteur pour l’extraire.
Il faut la brutalité radieuse d’un amour ou d’une petite mort, assoupie
quelque part dans les plis du sang. La beauté suspendue dans le
grain de l’air heurte un jour la beauté qui rêve au dedans
de nous, et c’en est fini et tout commence : plus rien ne nous sépare
de rien…Oui l’âme, s’il y a quelque matière de cette sorte,
est ce remords du sculpteur, cette rognure du marbre que les ciseaux font
jaillir dans le ciel afin qu’un visage advienne, afin que les pierres parlent,
marchent, en appellent à la clémence des hivers…ici, maintenant,
dans le fouillis des âges, dans la superposition des couches d’enfer
et de paradis, en larges traits de feu…"
Extrait de
L’homme du désastre
De Christian
BOBIN
Edition Fata Morgana
Bien sûr tout est une question de dosage. La perforation jadis manuelle au trépan ou à la chignole à toujours fait partie de l’art de la taille. L’épannelage au perforateur de carrier puis à la scie diamantée permet d’ébaucher un bloc monumental, éliminant d’importante quantité de matières avec un minimum d’effort. Néanmoins la mécanisation à outrance conduit souvent au joli décoratif insipide au détriment du beau.
Seuls certains sculpteurs à la belle sensibilité, parviennent à maîtriser le machinisme de la taille ; tels des funambules sur le fil, toujours à la limite de l’équilibre : un pas de trop et la sculpture devient pièce tournée parfaite, jolie mais fade. Apprivoisé et retenue, la machine s’efface, et alors, peu importe la technique de la taille quand la poésie et l’émotion sont au rendez-vous de l’œuvre.
Il est cependant
à déplorer que cette course à la rentabilité
qu’imposent les sociétés modernes poussent les artistes vers
une productivité plus proche de l’industriel que de l’Art . Les
symposiums de sculptures monumentales réunissant des sculpteurs
de tous pays dans un esprit de compagnonnage se déroulaient,
il y a 30 ans sur 3 mois ; ils sont maintenant imposés en
3 semaines…
Les sculpteurs Inuits
exploités par les marchands d’art occidentaux sont contraints de
produire en quantité et de travailler exclusivement à
l’aide d’instruments mécaniques. Dépositaire de savoir-faire
ancestraux ils sont obligés de dénaturer l’esprit de leur
travail pour faire vivre leur famille.
"Créer,
non posséder ; œuvrer, non retenir ; accroître, non dominer."
Lao-Tseu.
Cet adage aurait
pu être celui de nos sculpteurs de cathédrales.
La question qui reviens
souvent de nos jours dans la bouche du l’amateur d’art inexpérimenté
: « Combien de temps vous faut-il pour tailler cette sculpture
? »
Question à laquelle
je suis bien en peine de répondre et que je retourne par cette boutade
: « Le temps qu’il me faut pour être satisfait de mon œuvre
et décréter qu’elle est accouchée. »...
La taille directe frontale
La double percussion :
(inspiration - expiration) est très favorable à la mémorisation
d'ondes positives par la matière.
Le grand MICHEL-ANGE
utilisait à n'en pas douter cette technique, confiée en nourrice
par son père Ludovico à une famille de tailleur de pierre,
il en apprit la mystique.
Cette respiration lui
permis de longs marathons de sculpteur, tant au point de vue de son endurance
exceptionnelle que sur celui de sa longévité. A 89 ans il
taillait sa dernière piéta Rondanini de nuit, habitude prise
quelques années plus tôt, lorsque ses activités d'architecte
de Saint Pierre de Rome ne lui en laissait pas la possibilité, il
sculptait durant son temps de sommeil, à la lueur des bougies.
(Il s'était fabriqué à cet effet un chapeau bougeoir
en zinc.)
Ce souffle est complémentaire
de la pratique de la taille directe frontale qui permet de visualiser après
chaque coup de massette, l'oeuvre en labeur, autant que le rêve qui
se cristallise peu à peu dans le marbre.
L'étude de ses
oeuvres inachevées en fait la démonstration la plus saisissante,
sculptant ses statues par attaque frontale du bloc.
Il entamait son
marbre comme pour tailler un bas relief, puis
l 'approfondissait en
haut relief et enfin terminait en détachant le sujet du bloc
pour en faire une ronde bosse.
Sa conception SuBréalite
imprègne ainsi le bloc dès l'ébauche. C'est
le secret du non finito :
(Les esclaves de l'Académie
de Florence).
Oeuvres Crées en attaque frontale et interrompues contre sa volonté.
(Modification du projet du tombeau de Jules ll)
Sa puissante conception mentalement aboutie est sensible dans et au travers du bloc de marbre.
Ces ondes de forme ainsi
créées sont perçues avec une telle force qu'elles
expliquent la fascination qu'exerce toujours de nos jours ce Génial
Artiste.
Son tempérament
passionné et colérique « d’enfant terrible »
le faisait craindre du Pape, qui reconnaissait que ces travers étaient
nécessaires à la création de ses chefs-d’œuvre.
La taille
directe est l’art de la colère, j’envie ceux qui ont assez de rage
en eux pour animer un bloc inerte.
Jean-Pierre
Milovanoff
La mélancolie
des innocents
Cette définition
s’applique à merveille aux « pierreux » et en particulier
à Michel-Ange.
Par delà
les siècles, il nous montre la voie royale de la taille directe
frontale : plus difficile que l'attaque par plan ou profils mais combien
plus intense.
C'est cette voie que j
'utilise et préconise, méthode que conseillait Cellini dans
son :
"Trattato
della Scultura" (Traité de Sculpture).
"La meilleure
méthode que j'ai jamais vue est celle de Michel-Ange. Lorsque tu
as tracé ta vue principale, tu commences par l'entailler tout autour
au ciseau, comme si tu voulais travailler en bas relief, et peu à
peu, elle finit par se dégager (en ronde bosse).
Les ciseaux
utilisés pour y parvenir sont ceux qui ont des pointes très
fines, et dont les manches ont au moins la grosseur du petit doigt. Avec
ce ciseau à ébaucher (subbia), tu t'approches au moins jusqu'à
un demi doigt de ce qu'on appelle la penultima pelle (l'avant-dernière
peau) ; saisis-toi alors de la gradine (scarpello) qui a une encoche au
milieu, et continue à travailler, jusqu'à ce que la surface
soit prête pour la râpe, qu'on appelle lima raspa ou parfois
scuffina. Il existe quantité de variétés de cet outil
....
Tu peux
employer aussi des chignoles (trapani) chaque fois que tu as à tailler
par en dessous un morceau de draperie difficile.
Quand se
trouve terminer le travail avec les ciseaux, subie ou scarpelli, avec les
râpes et les chignoles, tu dois polir la surface au moyen d'une fine
pierre ponce blanche à grain très serré.
A l'usage
de ceux qui sont encore novices dans le travail du marbre, je n'omettrai
point de dire qu'ils peuvent tailler hardiment avec les ciseaux, car le
ciseau léger, à condition de ne pas être enfoncé
droit dans la pierre, ne fend pas le marbre, mais n'en prélève
que le plus infime éclat, avec toute la délicatesse possible.
Avec le
scarpello a tacca (le ciseau à encoche), tu peux aplanir et lisser
les surfaces encore rugueuses, et tu le passes sur la pierre comme si tu
dessinais dessus.
C'est là,
en vérité, la bonne méthode employée par Michel-Ange."
Faux-semblant
de taille directe / non finito
Nombres de Sculpteurs
du 19ème siècle ont réalisés en mise au point
du non finito délibéré, faux-semblant esthétique
privilégiant la forme sans l'esprit ni le fond. D'un effet
séduisant, il aboutit en définitive au joli, oeuvre
artistiquement tournée mais fade, absente de
passion, de vibration, de vraie beauté.
Photos-Rush André Heimler
5 -2 LA SCULPTURE ACADEMIQUE
La création statuaire
consistait en la réalisation par le Maître d'un modèle
en glaise, généralement au tiers, il confiait l'agrandissement
à grandeur nature à des modeleurs ; la terre réalisée,
était moulée pour en tirer un plâtre original que le
maître présentait aux commanditaires institutionnels.
La commande remportée
était alors réalisée à partir du plâtre
original soit par moulage et fonte en bronze par un fondeur, ou par report
de coordonnées par des praticiens en mise aux points dans un marbre.
(Annexe 2)
L'effet soigné
mais insipide de ces délégations justifie pleinement
la réaction de Charles Baudelaire contre la sculpture de son temps
:
(Salon
1846) " Ce qui prouve bien l'état pitoyable de la sculpture,
c'est que
M. Pradier en est roi. Au moins celui-ci sait faire de la chair...
C'est un
talent froid et académique. Il a passé sa vie à engraisser
quelques torses antiques, et à ajuster sur leurs cous des coiffures
de filles entretenues."
Le 19ème siècle
fût une époque tout à fait paradoxale, où
le pompiérisme académique étendait son
influence sur toute la création statuaire.
Jamais Sculpture
n'a été si à la mode, rarement sa production
a été si abondante, jamais siècle n'a révélé
si peu de grands artistes en cet art de grande consommation :
(1850 - jardin
des tuileries - contrat d'Etat avec plus de 350 sculpteurs, ce qui sous-
entend avec les collaborateurs, modeleurs, mouleurs, metteurs au point,
praticiens, socleur, une véritable armée d'artistes et d'artisans.)
Sans parler de l'art funéraire, du portrait, de la production de bronzes d'art et d'édition avec plus de 80 fonderies rien qu'à Paris intra-muros !
La surproduction de sculptures
à des fins commerciales a créé un régiment
de statues décoratives, artistiquement tournées mais généralement
mièvres et moles, même quand celles-ci représentent
des hercules musculeux.
Brancusi qualifiera cette
production de sculptures "comme
création de cadavres"
ce qui se passe de tout
commentaire
5-3 COPIE ET MISE AUX POINTS
La mise aux points telle qu'elle était pratiquée à cette époque était un procédé de copie qui déchargeait le maître de la réalisation de son oeuvre, pour la transférer vers un corps d'atelier.
Elle consiste en un report
de mesures effectué grâce au pointomètre, du
plâtre original, au bloc de marbre, permettant de mesurer l'épaisseur
de matière à enlever, pour parvenir au point juste concrétisé
par une piqûre en creux à la surface du marbre. (Annexe 2)
Le praticien arasait
alors les points pour obtenir la copie finale.
La multiplication du
nombre de points de certaines sculptures s'explique par le mode de
salaire de ces artisans rétribués au nombre de points
justes réalisés.
Beethoven toujours dans le vent
Marbre de carrare 42x30x31cm
réalisé partiellement en mise au point.
finition taille directe.
La répartition
de l'exécution de l'oeuvre suivait une hiérarchisation des
compétences, un découpage des taches spécialisées
et répétitives, du Taylorisme avant la lettre avec ses modeleurs,
mouleurs, tailleurs de pierre, équarrisseurs, metteurs au point,
praticiens.
Seul le modeleur et le
praticien étaient considérés comme de véritables
sculpteurs.
Les détracteurs
de Rodin qui jalousaient son succès commercial en appelant "Usine
Rodin" son Atelier, oubliaient qu'il fût lui-même praticien
modeleur de Carrier-Belleuse jusqu'à 40 ans.
Il milita toute sa vie
pour un retour à la tradition du métier de sculpteur, de
son apprentissage, de l’esprit éclairé des entailleurs d’images
du moyen age.
«
Et les gens des cathédrales, les anonymes ! Ils ne signaient pas
une tour, nous nous signons des presse-papiers.
Ils sculptaient
à même l’église, c’étaient de vrais sculpteurs,
et nous, nous sommes des modeleurs. »
Auguste
RODIN
Devenu Maître il
reproduisit par nécessité les pratiques d'atelier de son
temps.
La fonction du maître
consistait essentiellement à créer des modèles et
à rechercher
des commandes afin d'assurer l'activité de son atelier et de ses
collaborateurs. Cette activité de chef d'entreprise le contraignait
à déléguer la réalisation de ses sculptures.
Néanmoins il suivait et contrôlait ses créations dont le processus d'élaboration était le modelage, même s'il en confiait l'exécution à des tiers : il orchestrait, rectifiait, reprenait et enfin insufflait sa puissante conception plastique à ses plâtres originaux que le bronze ne pouvait que sublimer.
L'irréversibilité de la taille entravait la créativité de Rodin qui y voyait un frein à son génie des formes, contrastant avec la liberté totale et la rapidité de création que lui permettait la glaise.
C'est pour cette raison que la transcription de ses plâtres originaux dans le marbre était complètement déléguée à ses praticiens qui en assuraient la copie servile.
Ces marbres créés
laborieusement sans passion sont donc généralement plus faibles
que leurs homologues en bronze.
Leur réussite
était grandement dépendante des metteurs aux points qui,
s'ils rataient leur travail, en enlevant trop de matière,
ôtaient toute possibilité de rattrapage sans refonte totale
ou partielle du modèle original. Les marbres "inachevés"
du jardin du Musée Rodin ne sont pas des non-finito mais des copies
ratées de metteurs aux points.
Que dire de certaines
oeuvres de commandes contemporaines, usinées par d'habiles praticiens,
agrandies au pantographe, copiées par mise aux points numériques,
tournées et percées au micron, grâce à des outillages
des plus perfectionnés.
Ces marbres
statuaires dominés, violés aboutissent à la
rigueur de pièces mécaniques décoratives, froides
et muettes, dépourvues de toute SuBréalité
émotives et poétique.
6 - DE L'ARCHITECTURE
La sculpture et la peinture sont des arts complémentaires de l'architecture, les temples s'organisaient autour des idoles, les fresques racontaient leurs exploits. Cette fonction sacrée se retrouve à l'aube de l'humanité, la Vénus de Lespugue, vénus paléolithique, les fresques de Lascaux en sont les meilleurs exemples.
L’architecte roman ou
gothique était garant des secrets des maîtres maçons
transmis oralement de génération en génération
depuis l’érection des mégalithes.
L’agencement des ondes
cosmiques et telluriques faisait partie intégrante de leurs
constructions en constituant leur riche SuBréalité
énergétique. Il nous en reste une vague idée dans
le FENG SHUI de la forme, école empirique Chinoise de géobiologie
camouflé dans un amalgame de superstitions et pratiques plus ou
moins obscures pour le non initié.
Le bien être que
l’on ressent dans ces lieux de prières, ne doit rien au hasard.
Pour avoir exposé
à plusieurs reprises au Cloître de Billettes, j’ai pu vérifier
au pendule, l’agencement magnétique de cet espace constitué
d’un chemin de ronde, de 14 piliers, et d’une cour.
![]()
Champs magnétiques du Cloître des Billettes
Les 14 clefs de voûtes
sont des pôles positifs, le centre de la cour est négatif,
sa périphérie neutre ainsi que les 4 coins du chemin de ronde.
Tout s’organise magnétiquement comme si l’architecte avait
soudé 14 aimants en étoile pour irradier du positif tout
autour du chemin de ronde. Tous les pôles négatifs se
superposent au centre, en un seul point peu étendu minimisant la
portée de son irradiation d'autant qu'il n'est pas un point de passage.
Dans nombre de cloîtres, ce pôle négatif est complètement
annulé par le percement d'un puits...
Marius Schneider dans le son livre : « Le chant des pierres » Etudes sur le rythme et la signification des chapiteaux dans trois cloîtres catalans de style roman – édition ARCHE MILANO 1976 - nous révèle que la figuration des chapiteaux de ces cloîtres fait partie d’un ensemble mystique de construction et d’orchestration architectonique où chaque animal correspond à une note de musique, au cycle des heures du jour, aux saisons de l’année, aux quatre points cardinaux.
Fa
correspond au coq ou au lion - au matin – au printemps
Do correspond
à l’aigle
Sol correspond
à la grue
Ré
correspond au paon ---------------à l’après-midi – à
l’été
La correspond
à l’oiseau chanteur
Mi correspond
au bœuf--------------- au soir – à l’automne
Si correspond
au poisson------------à la nuit – à l’hiver.
Ainsi pour chaque cloître
il en déduit un chant grégorien dont la mélodie décryptée
démontre l’homogénéité vibratoire de ces lieux
de prières, ordonnancement de volumes, l’harmonie des
structures vibratoires, des mélodies, de chant des pierres, voir
de cris.
Jésus lui même
le dit « Si eux se taisent,
les pierres crieront » (Luc. 19, 40).
De là à
faire un parallèle entre la clef de tonalité et la clef de
voûte, il n’y a qu’un pas, que je franchis allégrement.
L’harmonie vibratoire
des sons et des formes ne fait qu’un dans la conception du monde médiéval
nous apprend M. Schneider :
" … le
monde a vu le jour grâce au verbe…Sa ‘pensée sonore’ est non
seulement la force qui crée le monde, mais le maintient tout en
le régénérant à chaque printemps par le son
du tonnerre.
De même
que l’eau dans laquelle une pierre est tombée s’étire en
ondes circulaires successives, ainsi le son primordial dut-il – d’abord
comme temps, puis comme espace – lui aussi s’étendre en cercles
concentriques."
POLARITE DES MATERIAUX - PIERRE, BOIS...
La matière est
énergie, Einstein nous l’a démontrée dans la formule
phare de sa théorie de la relativité : E = MC2
Toute énergie
à un pôle positif et un pôle négatif. Ce principe
est connu intuitivement depuis la nuit des temps. La chine antique a
théorisé empiriquement ce système binaire de la Physique
moderne :
Le Yang, pôle
positif, est symbolisé par le ciel.
Le Yin, pôle négatif
par la terre.
Pour la construction des
Eglises et Cathédrales, il ne suffisait pas d’empiler les pierres
dans le sens des bancs d’extraction des carrières, il convenait
de respecter leurs pôles magnétiques originels : Pour les
carrières, les lits (strates de dépôts de bancs d’extraction
de pierres sédimentaires), pour le bois, le sens de la pousse de
l’arbre.
La polarité négative
se trouve vers la racine de l’arbre, le positif vers la cime.
Il en est de même pour les pierres, marbres, granits dans les lits
d’extraction des carrières.
Les Dolmens et Menhirs furent taillés et dressés en respectant cette règle magnétique de base, c’est un des secrets de leur grande attraction.
Pour les Mégalithes comme pour les lieux de cultes traditionnels tout concourt aux bonnes vibrations du monument (ondes telluriques porteuses du sol, architecture en harmonie avec les proportions du nombre d’or, etc.… L’harmonie des sens de polarité des pierres, et des poutres de bois, y participe également.
Les charpentiers sont
extrêmement attentifs au sens de polarité du bois. A contre
sens les poutres attirent la foudre à coup sûr, c’est l’origine
objective des maisons dites néfastes qui attirent les éclairs…
S’il n’est pas recommandé
de s’abriter sous un arbre, en cas d’orage, sa polarité n’est pas
en cause, c’est l’eau ruisselante, conductrice, sur l’arbre qui fait
prise de terre et attire la foudre.
De mémoire je citerai
l’anecdote de ce maire canadien, administrateur d’une réserve indienne,
qui passa commande d’un totem à un sculpteur conceptuel à
l’opposé de toute spiritualité totémique mais très
en vogue dans les années 1980.
Que penserait-on
si un de nos maires commandait un Christ pour une place publique en vis-à-vis
d’une église, à un artiste à la mode, complètement
athée ?
Ce plasticien, fît
tailler l’œuvre à la tronçonneuse par ses praticiens sans
se soucier du sens magnétique de la souche. Lors de l’inauguration
il refusa de faire bénir son œuvre par le sorcier local. Il est
plus vraisemblable que ce fût le gourou qui refusa d’avaliser une
œuvre aux vibrations négatives.
Quoi qu’il en soit, au
premier orage, le totem fût détruit par la foudre…
Le journaliste laissa
entendre que la destruction du Totem était un sortilège,
vengeance de sorcier. Habile explication parfaitement inexacte qui transforme
un vrai fiasco artistique en une propagande héroïque pour l’artiste
et calomnieuse pour le sorcier.
Je ne saurais donc trop
recommandé aux sculpteurs, pierreux, boiseux, ferrailleux
de respecter la polarité de leurs matériaux. Le pôle
positif toujours vers le haut, il suffit de tester au pendule le sens magnétique
du bloc ou de la souche. Il est facile de s’entraîner à trouver
la polarité des deux extrémités d'une branche d’arbre
sur laquelle on peut vérifier de visu le sens de la pousse, il sera
alors aisée de confirmer à l’aveugle son pronostique en recouvrant
la branche par un tissus. Le pronostique étant sûr, vous pourrez
l’appliquer à un bloc de marbre ou de granit.
IMPORTANCE DU SOCLE POUR LE RAYONNEMENT DE LA SCULPTURE
Respecter la polarité
naturelle du bloc est essentielle à la taille d’une œuvre émouvante,
elle participe physiquement à son rayonnement. Dans ce contexte
on comprend mieux l’utilité du socle en sculpture et de sa hauteur.
Pour une sculpture de
salon, plus le socle est bas et moins la sculpture rayonne, à hauteur
de coeur son impacte vibratoire est maximum.
Pour les sculptures de
plein air, la dimension du socle est fondamentale. Elle doit prendre en
compte la hauteur de l’œuvre, l’aire sur laquelle elle doit être
visible, tout cela dans une mise en scène spatiale théâtrale.
Un socle inadéquat
et l’œuvre toute entière est anémiée.
Le désastreux
exemple du bronze du Peintre Marx Ernst d’un peu plus d’un mètre
de haut posée sur un socle cubique de granit brut d’environ 4 mètres,
rue Rambuteau, à Paris en est une malheureuse démonstration.
La disproportion entre
le socle et l’œuvre et le manque de recul, anéantissent une
sculpture de dimension trop restreinte. Installée trop en hauteur,
tout son rayonnement passe bien au dessus de nos têtes.
L’inadéquation
spatiale est ici totale. Quel gâchis pour l’œuvre et pour ce
bloc de granit qui aurait pu trouver sa vraie vocation en y taillant
une sculpture...
La collaboration en architecture de sculpteurs, de peintres, de compagnons et d'artisants d'art à atteind paroxysme lors de la Renaissance en utilisant les ondes de formes et ondes de couleurs de façon magistrale. Animant les plans et les volumes de l'architecture par la chaleur créative des grands artistes phares de l'époque.
Cette étroite collaboration
entre peintres, sculpteurs, architectes sombra dans le décoratif
rococo en plein 19ème siècle : Surcharge qui confine à
la lourdeur, Cariatides, atlantes sans âme aux ondes de vibrations
neutres.
6-1
LES AFFRES DE LA COMMANDE MONUMENTALE.
La commande monumentale
est liée à l'architecture et chaque génération
draine ses modes que le temps ne retient pas dans son tamis.
Certains s'étonnent
de voir au détour de monuments comme le Trocadéro à
Paris, des sculptures monumentales mièvres signées par des
artistes à présent oubliés, mais qui furent
de leurs vivants portés par les modes, les honneurs et le pouvoir.
Le choix du bénéficiaire
de commande publique est un problème intemporel, ainsi CELLINI
dans ses mémoires nous rapporte une lettre plaidoyer pour
une plus juste attribution des commandes sanctionnée
par un concours officiel :
Intention très
louable qui ne fera en général qu'avaliser l'artiste
le plus en cour.
Pour preuve ...
" Sachez,
Monseigneur, que ce bloc de marbre dont BANDINELLI a tiré son groupe
d'Hercule et Cacus avait été extrait de la carrière
pour l'admirable MICHEL-ANGE, qui avait établi le modèle
d'un Samson accompagné de quatre autres figures. C'eut été
le plus bel ouvrage du monde. Votre BANDINELLI n'en a tiré que deux
figures, mal faites et toutes rapetassées...
Si les
gens qui avaient charge de cette affaire se sont montrés assez stupides
pour enlever à MICHEL-ANGE ce beau marbre... Souffrirez vous jamais
que le bloc actuel qui est encore ... plus beau ne soit pas confié
à un homme de talent
Faites,
Monseigneur, que tout artiste qui en a le désir puisse établir
un modèle ; que tous les projets soient soumis à l'école.
Votre Excellence
illustrissime entendra ce qu'elle en dit et saura, grâce à
son esprit judicieux, choisir le meilleur. "
BEVENUTO CELLINI
Bandinelli peu avant
sa mort saura, nous compte Vasari, remporter le concours... Toute ressemblance
avec certains artistes très en vue dans les méandres
du pouvoir ne serait que pure coïncidence....
" Quant
à celui-ci, (Bandinelli) lorsqu'il vit ce concours sur les bras....
entoura la Duchesse de ses assiduités et manoeuvra si bien près
d'elle, qu'il obtint d'aller à Carrare.... il fit tellement diminuer
le bloc, qu'il enleva aussi bien à lui-même qu'aux autres
l'occasion et la possibilité de produire désormais une oeuvre
belle et grandiose."
VASARI
L'objectivité de
Vasari dans cette affaire est exemplaire, sa préférence pour
Bandinelli
l'artiste à la
mode (Cellini avait pourtant déjà créé
son merveilleux Persée) ne l'empêcha pas de dénoncer
cette tricherie. (Après la mort de Bandinelli, le bloc ainsi ébauché
échu à Ammanati au grand désespoir de Cellini).
Notons que Bandinelli, s’il n’était pas génial comme Cellini et Michel-Ange, était un excellent sculpteur au métier éprouvé... Il en est tout autrement de nos jours où tout est permis même l’incompétence technique. Tel ce promoteur immobilier bâtisseur d’un ensemble de logements sociaux assorti du 1% à la construction. Dans l’esprit de la loi, ce 1% a pour objet d’humaniser l’architecture publique par la création d’œuvres artistiques monumentales (sculptures, fresques, mosaïque).
A t’il offert cette manne
à un statuaire ? Que non, il confit ce budget à sa sœur avocate,
qui pour l’occasion, se découvre un talent soudain pour la sculpture…
et tout cela alors que des sculpteurs professionnels Prix de Rome sont
sans commande…
Cherchez l’erreur …
Si ce genre de déviation d’éthique est désolant, elle peut devenir tragique lorsque l’édification d’une sculpture monumentale est réalisée par une personne incompétente et inconsciente. Exemple ce fait divers rapporté par l’AFP le 10-01-2004 :
« Un enfant de 4
ans tué par la chute d’une statue dans une école privée
Un petit garçon
de quatre ans a été tué vendredi vers 15 H 30 par
la chute d’une statue en béton implantée dans la cour de
récréation de son école…La statue, un clown
haut de trois mètres était installé contre le mur
de la cour « depuis trois ou quatre ans ». Il était
en béton cellulaire. »
Explication :
Le béton cellulaire
est un matériau léger de faible densité, idéal
pour l’initiation à la taille directe des enfants. En tant que réalisation
monumentale de plein air, il doit impérativement être armé,
c’est à dire « emmailloté » de plusieurs
couches de grillage et enduit de ciment, de façon à avoir
une coque résistante de 3 à 4 cm qui pérennise la
solidité de la statue.
Le manque de métier
du concepteur, de l’inspection sécurité de l’établissement
scolaire a conduit à ce drame...
Mais revenons à
l'attribution des commandes monumentales : 30 000 monuments aux morts de
la guerre 14-18, réalisés en France jusqu'en 1930, combien
de chefs- d'oeuvre ? Et pas une seule commande pour Brancusi.
Heureusement, la Roumanie
lui permis en 1937-1938 de créer le dernier monument commémoratif
de la première guerre mondiale : Un ensemble sculptural à
TARGU JIU, révolutionnaire par la conception avec la Colonne
sans fin, la porte du baiser entre autre.
En effet de temps à
autre, nombres de chefs-d'oeuvre ont été également
initiés par la volonté de gouvernants inspirés
par la passion et l'amour de l'ART. Esprits éclairés,
ils surent passer outre les modes et la technocratie pour permettre
aux créateurs de génie de réaliser leur rêve
commun d'éternelle beauté.
7 - PRIMAUTE
DES ARTS :
Pour Cellini, la sculpture est le premier des arts, le dessin vient en second, la peinture en troisième "qui ne fait que rajouter les couleurs empruntées à la nature."
« Qui sait sculpter sait
peindre et excelle en un métier comparable, l’architecture ; car
l’une et l’autre tire leur origine des proportions du corps humain. »
Traité de la Sculpture
Cellini
Pour clore ce débat stérile et purement SuBréelle, je ne saurais conclure sans donner la parole à celui qui cherchant querelle au jeune Michel-ange, cru démontrer la supériorité de la peinture sur la sculpture trop handicapée de lourdes contraintes.
"Et puis,
la sculpture est un art manuel qui épuise terriblement : le sculpteur,
soufflant et suant, a le visage tout enfariné de poussière
de marbre, pareil à celui d'un boulanger ; on dirait qu'il a neigé
sur lui. Son logis est sale, plein de débris de pierre ; tandis
que le peintre, tout au contraire, assis très à l'aise devant
son oeuvre, élégamment vêtu remuant un pinceau léger
dans des couleurs agréables, ..... habite une demeure très
propre, ..."
Léonard
de Vinci.
De fait, loin d’être un handicap, ces contraintes forment le gardien du temple qui éloigne ceux que l'amour de la taille ignore : La passion trouve les moyens, le renoncement trouve les excuses.
Pour illustrer
les niveaux de motivation d'un effort "laborieux", je citerai une fable
de Charles Péguy qui nous conte qu’un moine en pèlerinage
à Chartres traverse une carrière de pierre, il rencontre
un carrier cassant des cailloux "Qu’est que vous faites, Monsieur ? Lui
demande-il
-Vous voyez
bien, je casse des cailloux, c’est dur, j’ai mal au dos, j’ai soif, j’ai
chaud. Je fais un sous-métier, je suis un sous homme.
Plus loin
il en rencontre un autre, et lui pose la même question :
- Eh bien
! je gagne ma vie…je n’ai pas trouvé d’autre métier pour
nourrir ma famille et je suis bien content d’avoir celui-là.
Enfin il
rencontre un troisième « casseur de cailloux » à
l’air souriant, radieux accomplissant sa tâche avec vigueur et entrain
:
Réitérant
la même question il lui répondit une étincelle
dans les yeux :
- Moi,
Monsieur, je bâtis une cathédrale…..
A l’image de ce «
casseur de cailloux » les sculpteurs ont une cathédrale virtuelle
en projet dans la tête.
8- HISTOIRE DES IMAGIERS
La spécialisation
en matière d'art plastique est relativement récente : jusqu'à
la Renaissance un artiste devait être à la fois Architecte,
peintre, sculpteur.
Ces trois composantes
s'imbriquaient souvent dans le même concept renforçant l'homogénéité
des ondes positives.
" Le terme générique
de sculpture est relativement tardif. Les représentations peintes
ou sculptées ont été longtemps appelées des
images (ymages) ou (ymaiges) et les artistes des imagiers ou "faiseur d'images"
; parallèlement à "tailleur d'histoires" ou "entailleur",
de formation populaire, on commence à trouver vers 1400 "sculpteur"
d'origine latine.
L'imagier reste l'artiste
chargé d'exécuter des figures au sens large, peintre, graveur,
sculpteur, ou entailleur s'il travaille le bois ou la pierre "
(Vocabulaire de la Sculpture
P 9).
L'Eglise a coordonné
la SuBréalité positive des constructions
de cathédrales,
- choisissant les lieux
propices aux ondes telluriques bénéfiques
(Souvent sur d'anciens
temples païens),
- tenant compte
dans les constructions du savoir faire empirique en bio - architecture
des bâtisseurs, (§ 6 de l'architecture)
- reprenant le
pouvoir bénéfique de l'image révélée
comme puissant moyen de dévotion, pour nous émouvoir
par tant de chefs-d'oeuvre.
«
Une tête gothique que nous admirons ne nous atteint pas seulement
par l’ordre de « ses volumes », et nous y trouvons la lumière
lointaine du visage du Christ gothique. Parce qu’elle y est. Et nous savons
mal de quoi est faite l’aura qui émane d’une statue sumérienne
mais nous savons bien qu’elle n’émane pas d’une sculpture cubiste.
»
André
Malraux Le Musée Imaginaire – les voix du silence.
Pour renforcer encore
l'émission d'ondes de ces sculptures, les ondes de formes étaient
renforcées par les ondes de couleurs choisies et imposées
à l'artiste pour leurs vertus émissives et spirituelles.
En conjuguant les
deux techniques (taille et peinture) on obtenait un plus grand impact pour
une plus grande dévotion mystique des fidèles.
" Du XIV au XVII siècle,
la polychromie des statues de dévotion a été,
en général, strictement conforme au canon établi par
les pères de l'Eglise. Les contrats passés entre les chapitres
des Eglises (ou membres de confrérie) et les sculpteurs, imposaient
fréquemment à ceux-ci le choix de teintes déterminées
dont le nombre était limité à dessein. "
(Vocabulaire de la sculpture
page 340 ).
9 : SUBREALITE
EMOTIVE D’UNE ŒUVRE D’ART.
9-1 L’intensité :
Il convient de distinguer
l’art vivant des arts plastiques.
Le théâtre,
la musique de concert, la danse de ballet et le cirque sont des arts
vivants dit également éphémères qui ne vivent
que l’instant de l’exécution de l’œuvre ou du spectacle sans aucun
intermédiaire entre l’artiste et le spectateur.
L’intensité émotive
est donc à son maximum : Emission à réception de
vibrations.
Les arts plastiques ne
peuvent rivaliser avec l’art vivant, sinon amplifier son impact émotif
par une dimension additionnelle.
Enregistrer un art vivant,
quelle que soit la fidélité du support, enlève l’énergie
de ses vibrations vitales. Exsangue l’œuvre est vidée de sa substance
SuBréélle vibratoire et créative
tel une copie d’original.
En regard les arts plastiques
prennent leur revanche et sont plus intenses : il s’agit d’originaux
imprégnés par l’artiste dans son support.
Pour illustrer la réalité suBréelle d’une œuvre d’art originale, voici une anecdote significative bien involontairement démonstrative :
Une amie Pianiste russe
lors de la visite d’un petit Musée Moscovite, remarque
une très belle toile de Chagall dont elle admire la facture
et l’intense émotion.
Six mois plus tard elle
retourne visiter le petit Musée et retrouve la même toile.
Un malaise la surprend
alors, l’œuvre paraissant en tout point identique, se dévoile sans
vibration, fade et sans magie.
Bien que n’étant
pas une spécialiste de Chagall, elle affirme sur la base de son
souvenir ému qu’il ne peut s’agir de la même toile… Devant
sa sincérité, la conservatrice tout d’abord septique fait
expertiser l’œuvre et découvre après enquête que sa
collection à été victime d’un excellent copiste
indélicat qui a substitué sa copie à l’original…
Preuve qu’une copie même habile n’aura jamais la même intensité SuBrééle qu’un original.
En dernière analyse
l’intensité SuBréaliste d’une œuvre d’Art est cette emprunte
digitale énergétique personnelle et unique que laisse l’artiste
sur ces créations.
Air de famille vibratoire
d’énergie poétique d’autant plus évident et émouvant
que l’artiste est un « créateur puissant ».
Cette SuBréalité est bien au delà de la manière ou la facture de l’œuvre, l’habile faussaire ne trompe l’amateur que sur une œuvre isolée, exposée avec trois de ses «Sœurs originales », la copie semble faible, pâle, vide de substance énergétique et émotionnelle.
Son chant sonne faux dans
le chœur des voix originales produites par l’artiste.
Le collectionneur
le sait d’instinct, il possède, dès qu’il en a les moyens,
au moins trois œuvres d’un artiste admiré, il apprécie ainsi
les champs de force cohérents homogènes de la SuBréalité
poétique que ses œuvres réunies génèrent :
une harmonie « musicale plastique » chantant à l’unisson.
9-2 : Niveaux de réception émotive des arts plastiques.
Un bon baromètre
pour déterminer le niveau de réception des vibrations - émotions
sont les
chakras
(le chakra est une zone d’énergie autour d’un plexus nerveux, tel
un champs de force magnétique autour d’un réseau de fils
électriques de haute tension que sont les nerfs.)
Tout le monde à
ressenti l’effet d’une forte émotion sur ces plexus nerveux : lourdeurs
sur le plexus solaire (Chakra manipura) ; douleurs intercostales autour
du plexus région du cœur (chakra anarata).
Pour nous limiter à
ceux concernés par notre sujet nous citerons :
Le chakra swadisthana
situé entre le nombril et le sexe : c’est le siège des besoins
viscéraux primaires (reproduction).
Le chakra Manipura situé
sur le plexus solaire : C’est le centre de la sensibilité émotive.
Le chakra anarata situé
entre les pectoraux (cœur): c’est le centre de communication.
Le chakra sahasrara situé
au niveau de la fontanelle : c’est le centre spirituel.
L’émotion et le bonheur qu’apporte la contemplation d’un chef-d’œuvre est universelle et intemporelle elle est similaire au bonheur qu’apporte l’Amour sacré.
"La joie
des sens détruit le temps et l’espace. Elle est extase et Béatitude."
Krishna
9-2/1 Des arts primitifs à l’art baroque
Ce sont des arts (du primitif
au médiéval) qui touchent physiquement notre sensibilité
(aux tripes) nous dirons plus élégamment qui met en vibration
le chakra swadisthana.
L’attribut sexuel est
souvent très présent. Les rapports de forces tribales également
ainsi que le pouvoir omniprésent des éléments.
Les formes sont simplifiées
pour nous toucher directement autant par soucis de concision que de simplification
(raccourci) : Art roman et gothique.
Le totem et les œuvres
iconoclastes religieuses font partie de ces champs d’émotions.
L’intensité varie
selon l’artiste et l’époque.
En se dirigeant vers
le baroque, l’art se raffine, le chakra du cœur anarata est également
touché par l’aura d’œuvres de plus en plus élaborées.
Michel-ange se trouve
ainsi sur le même plan émotif que J-S. Bach.
En musique ce sont des
rythmes binaires avec un accent sur le premier temps de la
percussion parfois syncopée. L’analogie primordiale du battement
de cœur entendu par le fétus ou va et vient de l’acte sexuel est
symptomatique.
Ces rythmes universels
ont été repris dans le jazz, le rock, et la pop musique.
Ils sont directement audibles jusqu’à la période baroque.
Mozart marque le sommet
et la charnière entre la musique baroque et la musique romantique
; comme Le Bernin pour les arts plastiques.
L’accès à
ces arts est direct et naturel, et ne demande que peu d’initiation.
9-2/2 Sensibilité émotive de l’art romantique.
Ici le mode de sensibilité
romantique trouve sa particularité lorsque l’art sort des lieux
de cultes pour entrer dans la représentation humaine des mécènes
eux-mêmes avec leurs signes distinctifs. Il ne s’agit plus de représenter
la divinité mais la nature humaine dans ce qu’elle a de plus commun.
D’où la recherche des artistes pour le naturalisme et les grandes
passions, voir les tragédies (le radeau de ma méduse de Géricault
- 9ème symphonie de Beethoven, etc... )
Sensations émotives
plus évoluées qui touche à plein régime le
chakra Manipura en réception et le chakra Anarata en émission.
En Musique, le rythme n’est plus directement marqué, au profit du volume sonore et des amplitudes entre les Fortes et les Pianos amplifiés par les nombreux instruments des grands orchestres symphoniques.
L’accès à
l’art romantique demande une initiation pour se familiariser à toutes
les subtilités qu’offre ces grandes variations d’intensité
de ce mode d’expression.
9-2/3 Sensibilité cérébrale, modes d’expression artistiques du 20ème siècle.
C’est le mode pictural choisi par Mondrian pour la peinture, et par Schönberg pour la Musique, visant à remettre en cause tous les principes traditionnels tel que l’harmonie pour aller vers la musique sérielle ou la décomposition des couleurs et des formes et leur assemblage.
Ce mode d’expressions
fait jouer le plus subtil et cérébral chakra
sahasrara. Comme dans le Tantra c’est le plus haut niveau de connaissance,
qui conduit à l’illumination et la jouissance absolue mettant en
vibrations tout les autres chakras, en communion fusionnelle avec l’œuvre.
Le danger pour le créateur
consiste à masquer cette sensibilité supérieure
que l’œuvre ne peut atteindre, par l’intellectualisme et connaissances
livresques arides.
Le discours devient alors
plus important que l’œuvre elle-même et l’émotion factice
digne d’un placebo.
Ici il n’y a pas de place
pour la demie mesure, il faut atteindre au chef-d’œuvre ou tomber dans
le néant. Les artistes pompiers décriés lorsque la
poésie n’était pas au rendez-vous de leur œuvres, étaient
généralement sauvés par leur tour de main et leur
savoir-faire technique. Ici le métier souvent inexistant ne peut
servir de béquille à une SuBréalité émotive
et cérébrale inexistante...
H. Taine
pressentait en visionnaire dès la fin du XIX siècle, le terreau
stérile de l’art conceptuel.
«
Le propre de l’extrême culture est d’effacer de plus en plus les
images au profit des idées. Sous l’effort incessant de l’éducation,
de la réflexion et de la science, la vision primitive se déforme,
se décompose et s’évanouit pour faire place à des
idées nues, à des mots bien classés, à une
sorte d’algèbre »
Philosophie de l’Art par H. Taine. Librairie Hachette et Cie 1893
Une initiation à
ces modes d’expressions supérieurs est essentielle pour apprécier
ce qui doit l’être et rejeter les faux-semblants intellectualistes,
vide de sens et de poésie.
9-2/4 Œuvres à champs d’émotions mixtes.
Dans la recherche de l’expression de l’art, l’alliance de la perception viscérale et cérébrale enrichissent la palette de ces deux modes de sensibilités (Stravinsky, Gershwin sont les pendants des cubistes Picasso, Braque, Brancusi etc, en Jazz il aboutit au free jazz.
L’expression mixte romantique et cérébrale donnera le symbolisme puis le surréalisme.
D’accès plus évident
que le niveau cérébral pur, Il demande néanmoins une
bonne connaissance de l’histoire de l’art et de son vocabulaire pour
apprécier ces modes d’expressions.
10- DE L’HEDONISME AU SPIRITUEL
Par le passé certains
critiques d’art ont émis l’idée que l’art grec (le plus beau
à leurs yeux) s’était appauvrit au contact de Rome et tarit
à celui de Byzance. Ainsi les invasions barbares auraient anéanties
le bel ouvrage au profit d’une iconographie frustre et brutale, reléguant
le savoir-faire des artistes grecs et romains dans les oubliettes.
Cette vision de l’histoire
partisane qui élevait l’art grec classique au sommet de tous les
arts fût la pierre angulaire de l’académisme. L’art roman
comme l’art byzantin marquait une régression technique que comblera
partiellement la renaissance. Comme s’il n’existait plus à l’époque
romane d’artistes habiles et virtuoses !
Cette théorie académique
prônait la suprématie technique des canons du Beau de l’art
occidental magnifié par la Grèce classique et ressuscité
par la renaissance. Cette vision culturelle étroite est identique
à celle du public inculte qui ne connaît de Picasso que le
nom et quelques œuvres cubistes et affirme qu’il ne savait pas peindre
alors qu’il était virtuose dans l’art pictural.
Ce sont ces mêmes
historiens d’art qui refusèrent les donations d’art nègre
au Louvre sous prétexte qu’il ne cataloguaient pas ces œuvres dans
l’Art avec l’assentiment du même public inculte, preuve que les extrêmes
se comprennent quelquefois.
Si le génie est
exceptionnel, l’habileté technique ne l’est pas. C’est par choix
esthétique que les artistes du début du 20ème siècle
abandonnèrent l’art académique, l’écorché de
Brancusi montre assez son savoir faire classique admirable, sa synthèse
des volumes est une volonté, une quête d’absolu artistique.
Par choix spirituel et
religieux, les artistes préromans abandonnèrent la virtuosité
statuaire de Rome considéré comme hédoniste, voyeuriste,
impudique et dégénéré.
Partie prenante de la
construction des lieux de culte, par la simplification des volumes ( le
raccourci) par osmose avec l’architecture (statue colonne), ils participèrent
à l’élévation spirituelle des Eglises et Cathédrales,
le but n’étant de plus de faire beau et esthétique mais fort
droit, puissant et monolithique pour emmagasiner le maximum de vibrations,
d’émotions. C’est un des principes du totem ou du mégalithe,
ramené au courant électrique, c’est le principe de l’accumulateur
pour la batterie.
La gloire de Michel-Ange
est d’avoir su faire la synthèse des deux extrêmes en retrouvant
les valeurs esthétiques de la sculpture grec tout en préservant
la forte spiritualité des sculptures gothiques.
La piéta de Saint
pierre de Rome en est la plus belle démonstration. Pour l’avoir
admirée et touchée en 1971, elle est à mon sens, la
sculpture la plus chargée qui puisse se voir. Caresser son socle
vous procurait une décharge physique et émotionnelle dont
l’intensité était bien plus forte que celle d’un mégalithe
pourtant aussi massif, volumineux et impressionnant que la « roche
aux fées » (Ce dolmen est Long de 19 mètres 50, large
de 6 et haut de 4.)
Si la ferveur de Michel-Ange
n’avait rien a envier à celle du prêtre tailleur de pierre
qui extrayait ces immenses blocs dans un effort collectif, si le lieu d’érection
est aussi tellurique que celui choisi par les druides, le nombres de croyants
pulsant leurs émotions depuis plus de cinq siècles vers cette
œuvre magistrale n’a pas d’équivalent. Cela explique pourquoi en
1972, un déséquilibré ne put supporter une telle
intensité vibratoire et tenta de détruire ce chef d’œuvre
à coup de marteau.
Restaurée avec
brio, elle est à présent protégée par
une vitre blindée et reste inaccessible aux visiteurs, puisque
relégué à six mètres du chef-d’œuvre. Il est
malheureusement fort probable que cette protection coupe une bonne partie
des échanges vibratoires que transféraient jadis les pèlerins
vers la statue. Sera t’elle condamnée peu à peu à
perdre une partie de son rayonnement et dans quelle proportion ? L’avenir
le dira.
11 - Conclusion :
Nous avons analysé la SuBréalité émotive d’une œuvre d’art sur notre sensibilité, c’est à dire les effets. Mais non les causes.
J’ai traité dans
ce petit mémo une petite partie des causes en ce qui concerne la
sculpture.
Il faudrait y ajouter
un épais volume sur les niveaux de réceptivités du
spectateur en phase avec la vibration de l’œuvre ou en déphasage
- Les critères esthétiques du beau : « Le joli est
l’ennemi du beau » - La sincérité de l’artiste - La
tromperie des modes, de l’air du temps, les recettes de cuisine de l’artiste
qui flatte l’œil de l’amateur cultivé en lui rappelant un amalgame
de manières de SuBréalité négative
qu’il reconnaît inconsciemment et qui le rassure. (Exemple : sculpture
longiligne façon Giacometti, base colonne sans fin : Brancusi, enfin
une tête africanisante d’un masque Peul). Etc …
Sans entrer dans toutes ces considérations fastidieuses et pas toujours concluantes pour le néophyte, je pense que le dénominateur commun de la SuBréalité d’une œuvre émouvante est sa POESIE.
"...La poésie
est à l'Art ce que le levain est à la pâte... l'oeuvre
d'art c'est l'échos de l'âme, ... approche directe de la musique
des Anges."
Pierre
DEHAYE "
L'Art :
Arme des âmes" Promethéa Edition.
"Plus une
chose est poétique, plus elle est vrai"
NOVALIS
ou encore :
«
Qui dit art dit poésie. Il n’y a pas d’art sans but poétique.
»
Delacroix
C’est la poésie de l’œuvre qui génère son pouvoir émotionnel, qui nous plonge dans un monde de plaisir et de rêveries. Prenant nos désirs pour des réalités, fixant la réalité de l’art dans nos désirs pour abolir l’espace entre la forme rêvée et la forme sculptée...
La poésie sans
art est peu de chose, l’art sans poésie ce n’est rien !
11 -1 - EPILOGUE
Ici s'arrête ma vision de la sculpture et plus particulièrement de la taille. Si celle-ci vous a semblé trop pointue, reportez- vous au § 5-1 (La taille directe) au texte de Christian BOBIN, poète, écrivain et ami, puis, passez directement à l'extrait de la lettre qu'il m'écrivit un jour radieux :
"J'ai regardé
il y a quelques jours une émission sur Brancusi et j'ai pensé
à vous.
Vous
faites, vous les sculpteurs, de la pierre une matière semblable
au coeur des anges : aux coups portés, la pierre - comme les anges
- répond en donnant sa lumière."
Christian
BOBIN
(correspondance)
Une définition
si belle et si profonde qu'elle touche au but essentiel des sculpteurs...
Tout le reste en
devient anecdotique et peut être allègrement oublié,
libéré du poids du savoir livresque, léger et créatif
comme l'oiseau du peintre Barnett NEWMAN
«Oui, la critique, l’esthétique c’est important. Mais vous savez au fond, ça me fait autant d’effets que l’ornithologie à un oiseau qui s’envole»
Brancusi a dit dans le même esprit :
"Quand on
est dans la sphère du beau, on n'a pas besoin d'explication."
Portrait d’Aude ALLONVILLE dont le SuBréalisme
ANNEXE 1 PROCESSUS DE CREATION D'UNE SCULPTURE
ANNEXE 3 LES DIX GEANTS DE LA SCULPTURE
Voici, à mon sens,
quelques-uns des plus grands Maîtres de la sculpture.
Je ne saurais trop conseiller
au lecteur la visite des musées du Louvre, MNAM, Zadkine etc,
... ainsi que les ouvrages leurs étant consacrés.
1 MICHEL ANGE (Michelangelo BUONARROTI 1475-1564)
2 BRANCUSI Constantin 1876-1957
3 PHIDIAS (vers -490 -431 av JC)
4 LE BERNIN (Giovanni Lorenzo BERNINI 1598-1680)
5 RODIN Auguste 1840-1917
6 LIPCHITZ Jacques 1891-1973
7 ZADKINE Ossip 1890-1967
8 LAURENS Henri 1885-1954
9 POLYCLETE (Vers -480 … -??? av JC)
10 PRAXITELE (Vers -390 … -??? av JC)
NB : j'ai limité
volontairement mon choix partisan au nombre 10. Le lecteur aura tout loisir
de modifier cet ordre par son goût au grès de ces coups
de coeur pour :
Donatello - Coysevox
- Coustou - Puget - Cellini - Carpeaux - Canova - Rude - Claudel - Bourdelle
- Pompon - Archipenko - Arp - Giacometti - Maillol - Moore - Richier -
etc. la liste est loin d'être exhaustive, elle se modifie et
se complète par l'émergence de modes, de redécouvertes,
d'avènement de nouveaux créateurs.
Le temps ne prenant pas
plus garde à la gloire des sculpteurs que la fiente des
pigeons sur leurs statues
monumentales ; que leur auteurs soient célèbres ou
Pour en savoir plus cliker les rubriques :
Articles de presse, press articles.
Catalogue 1 et next page2
:
Sculptures caractéristiques
de ma création.
Biographie
/ main exhibitions
mon parcours artistique
et la liste de mes expositions.
Destin et Vocation
Du
Cirque à la Sculpture
Histoire du destin qui
a fait ma vocation de sculpteur et qui a défait celle de Dompteur,
agrémenté d’anecdotes extraordinaires.
Wanted – Avis de recherche
:
1 - Le mystère
de l’hercule de Michel-Ange dérobée.
2 - Mes prochaines expositions
et exposition en cours
3 - Liens amis et
sites amis
4 - Articles divers sur
l'art contemporain